V:2.01.2003
Olivier Sillig
JOURNAUX CROQUÉS Exposition
individuelle, Lausanne, CHUV, juillet 1999
Sélection de croquis: Croquis africains
Croquis 1998
Croquis 1997
Jean-Louis Kuffer , 24Heures, 5 juillet 1999:
La vie au vol / Olivier Sillig, Jounaux croqués
Olivier Sillig est un merveilleux observateur des traits humains, qu'il
restitue au moyen de croquis fulgurants et cependant chargés de
densité et d'émotion. En dessin, la virtuosité
empêche trop souvent toute vision approfondie. A l'opposé
du brillant de surface, le trait de Sillig traque la
vérité avec autant d'empathie que de souci de
l'expression essentielle, à quoi s'ajoute un sens plastique
remarquable. Pas trace là-dedans de bavardage ou de complaisance
pittoresque (on se rappelle celle du pourtant excellent Géa
Augsbourg). Quelque 500 croquis sont réunis dans le hall du
CHUV, constituant une sorte de carnet de bord extrêmement vivant.
Visages croqués au café ou au marché, silhouettes
de buveurs au zinc ou de joueurs d'échecs en plein air, figures
de députés ou de comédiens, scènes vues
lors de voyages en Italie ou en Afrique: tout fait miel à
l'artiste qui note volontiers, comme s'agissant d'une "minute
heureuse", dans quelle circonstance telle ou telle chose a
été notée. La couleur en moins, les quelques
cahiers présentés en vitrines évoquent les "choses
vues" des maîtres du. genre, de Delacroix à Hugo Pratt.
Dans le portrait, la vision d'Olivier Sillig est à la fois plus
brute et plus profonde aussi, plus proche alors du regard fraternel et
de
la ligne d'un Josef Czapski.
Jean-Louis Kuffer , 24Heures, 5 juillet 1999
Sélection de croquis
Des tirages des croquis peuvent en commandés aux prix suivants
(en francs suisses):
A4: 5.- / A3: 10.- / A2: 30.- / A1: 60.- / A0: 100.-
+ 10.- pour dossier + port.
+ supplément pour papiers spéciaux (calque, couleur, film
etc.)
Sélection 99-98 (dossier actuel, 20 A4): 80.-
Sélection africaine (dossier actuel, 20 A4): 80.-
Les pages entières, telles celles exposées sur les
colonnes centrales du CHUV peuvent être obtenus aux mêmes
prix.
Notes
Techniquement
Mes croquis sont réalisés au stylo à bille, au
feutre à bec, quelques-uns uns au pinceau feutre, certains au
crayon. Dans la rue, je dispose souvent de moins de 10 secondes pour
m'exécuter. Ces croquis dans l'urgence sont souvent ceux que je
trouve les plus réussis, je dois me limiter à ce qui fait
l'essence du passant retenu. Au
bistrot, à un débat ou à un séminaire, je
dispose
quelquefois de beaucoup plus de temps, le résultat est souvent
loin
d'être meilleur. Je n'aime pas trop quand je sais clairement que
les
gens ont compris que je suis en train de les dessiner. J'évite
donc
de croquer les gens qui sont à moins de 1 mètre 50 de
moi,
ceci aussi pour des raisons de regard, de cadrage et de distorsion. Il
arrive
qu'on demande spécialement à être
dessiné.
En générale ça m'intimide alors et le
résultat
s'en ressent. Quelquefois j'envoie spontanément ou à
demande
une copie de mes croquis à ces modèles spontanés.
Quantitativement
En règle générale, je dessine une vingtaine de
minutes, pendant lesquels je fais entre 10 et 20 croquis. Jamais avant
le lendemain, pour avoir un certain recul, je scanne une
sélection des croquis de la veille, peut-être 1 sur 5, je
les regroupe et les organise, huit à seize par pages que
j'imprime, une sorte de collection. En décembre 98, j'ai retenu
dans cette sélection, 14 dessins. Agrandis au format A4, j'en ai
fait une sorte de calendrier. En 98, entre fin juin et le 31
décembre,
j'en gardé 447 croquis. Ce qui veut probablement dire
entre
2000 et 2500 dessins saisis sur le vif. Les croquis
sélectionnés forme une sorte de banque de données
que je conserve, un regard sur les gens, mes concitoyens lausannois, et
ceux des autres coins du monde ou me mènent mes pas et les
aléas de l'existence. En 1998, j'ai retenu 593 croquis sur
environ 2400. En 1999, je n'ai dessiné qu'en Afrique où
j'ai rempli 16 cahiers - c'était d'excellents ambassadeurs -
j'en ai retenu 433 croquis. Depuis, j'ai pour l'instant
arrêté, cela commençait à devenir un peu
monomaniaque. Peut-être passerais-je bientôt à la
couleur. Croquer était une forme de contact qui,
maintenant, me manque quelquefois. À voir...
Thématiquement
Après avoir trop souvent peint ou dessiné des
modèles nus choisis pour leur plastique trop parfaite par des
maîtres esthètes, je suis heureux de croquer des
pékins ordinaires, beaux, artificiels, truqués ou
totalement naturels, moches, tristes ou joyeux, rigides ou mous comme
de jeunes chiots, singuliers, obèse, fous, ordinaires,
pressés, désœuvrés, tristes ou heureux qui me font
croire par moments que rien de ce qui est humain ne m'est totalement
étranger...
© textes et illustrations: CinÉthique,Olivier
Sillig.
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