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Olivier Sillig 


Nuitamment



Une heure du matin, les portables essaiment.
Des pékins, esseulés, clapotent leur GSM,
— Un baby-foot flippé sur écran LCD —
Ou écoutent, isolés, à plein tube leur CD.

Sous les douch'en halo des lumières halogènes,
Hétéros ou homos, très nombreux, les couples gênent
L'accès à certains lieux, branchés, artificiels,
Des bars où gaiement flottent au vent des arcs-en-ciel.

Lentement sur la route, des chiottes passent et repassent;
Décapotées, elles dopent l'air vibrant de leurs basses.
Pour avoir cette dope, des filles vendent leurs charmes.
En Fétus migratoires balayés par nos armes,
L's Africains colonisent les haltes désertées
Par les bus qui, déjà, tous, se sont arrêtés.
Sous leur large bonnet, leur sourire est plus blanc
Que la farine qu'au noir ils refilent aux blancs.
Autre troc, différé, autres odeurs de poudre:
La tempête nous renvoie, ici, le vent, à moudre.

Gyrophare allumé, les flics en voiture blanche,
Tournoient. C'est soir d'été, la neige peu les branche.

À l'heure de fermeture, de son pas métallique,
Ivre sur ses béquilles, rentre l'hémiplégique.
On entend des amants qui s'aiment bruyamment.
Couvre-feu, nuit d'amants, ils s'aiment, nuitamment.

août 2001

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slamé par 512 en 2006            
V:05.02.03